Les problèmes de santé publique liés à la présence d’amiante ne se limitent pas aux immeubles bâtis. Une récente étude montre que les canalisations en fibrociment pourraient provoquer des cancers. Près de 35000 km de tuyaux seraient concernés en France.
D’après l’étude menée par l’hôpital de Bisceglie, en Italie, il existerait un lien direct entre la survenue de certains cancers gastro-intestinaux ou colorectaux et l’ingestion d’amiante. Le risque serait proportionnel à la quantité d’amiante ingérée et à l’exposition à d’autres facteurs de risques. Les prélèvements réalisés en Italie ont montré qu’à certains endroits, la concentration en amiante pouvait atteindre 700 000 fibres par litre. Cette quantité n’est pas surprenante car certaines fibres mesurent seulement 0,02 microns.
Ce problème a jusqu’à présent été totalement ignoré par les pouvoirs publics. La moitié du réseau public d’eau potable en France est âgé de plus de 30 ans, 10 % a plus de 50 ans. Les canalisations en fibrociment ou amiante-ciment représentent 4 % du réseau, soit environ 35000 km. Le remplacement de ces tuyaux souvent peu accessibles pourrait se chiffrer à plusieurs milliards d’euros. L’amiante-ciment a été également très largement utilisé dans le réseau d’évacuation des eaux usées. La question d'une possible réinjection dans le circuit d’eau potable peut se poser.
Les collectivités restent pour le moment peu sensibilisées à ce problème et manquent souvent d’informations sur l'état et la nature de leurs réseaux. Les documents techniques n’ont pas toujours été tenus à jour rendant toute traçabilité impossible. Seuls des prélèvements sur les tuyaux permettraient d’être fixés sur leur composition.