Le parquet de Paris vient de prendre une décision pour le moins surprenante en demandant l’arrêt pur et simple de l’instruction dans près de 20 dossiers en cours sur des contaminations par l'amiante. Le motif invoqué a de quoi surprendre : comme il est impossible de dater précisément la date d’exposition et de contamination, on ne peut pas identifier les coupables. Quand on sait que l’ingestion d’une seule fibre d’amiante peut entraîner une pathologie grave des années, voire des décennies plus tard, il est effectivement très difficile de pouvoir définir quel jour et à quel heure ladite fibre a été inhalée. Le parquet reconnait néanmoins que lorsqu'il existe un diagnostic de pathologie liée à l'amiante, cela induit qu'il y a eu intoxication. Il est à craindre que l’on s’oriente vers un nouveau “responsables mais pas coupables” identique à l’affaire du sang contaminé. Le choc est bien sûr très rude pour les malades et leurs familles qui voient leurs chances d’indemnisation réduites à néant après souvent plus de 20 années de procédures. Les associations de victimes ont annoncé qu’elles feraient appel dès que des non-lieux seront prononcés. L’amiante serait actuellement responsable de 10 à 20 % des cancers du poumon.